Sur les pas d'Ondine

Les bienfaits de la méditation sont nombreux: elle agit contre la dépression et l'anxiété, augmente la confiance en soi, a un effet bénéfique sur le système immunitaire...

Mais avoir entendu parler vaguement des avantages d'une pratique ne nous motive pas forcément pour l'entreprendre. D'autant que c'est une activité qui est tellement à la mode qu'on peut penser qu'on connaît - et donc justement ne pas s'y arrêter.

Voilà pourquoi il faut une sorte de porte d'entrée qui n'est pas la même pour tous. Une espèce de déclencheur, un petit je ne sais quoi qui aiguise votre curiosité, ou simplement cette impression d'être à bout, d'être prêt à essayer tout et n'importe quoi, dans l'espoir que cela pourra rendre notre vie meilleure, nous sortir des ornières et nous ouvrir de nouveaux horizons.

Personnellement, j'ai réalisé il y a quelque temps que je ne suis pas mes pensées. Rien de nouveau, me dites-vous? Je ne sais pas, mais cette prise de conscience somme toute banale m'a pas mal remuée. Notre quotidien est tellement rempli de monologues intérieurs qu'il arrive facilement qu'on commence à s'y identifier. Se rendre compte que nos pensées ne sont pas indissociables de nous nous permet de nous en détacher plus facilement.

Nous sommes tous en train de courir, d'un rendez-vous à l'autre, d'une tâche à l'autre, d'un loisir à l'autre aussi... et dans cette course, ce sont bien nos pensées qui nous accompagnent.

Les pensées ruminantes qui reviennent à ressasser de façon obsessive les événements, les paroles d'autrui, la signification de tel ou tel geste. Ce sont des pensées génératrices d'anxiété qui ne nous apportent rien de positif.

Les pensées anticipantes qui se projettent dans l'avenir remplissent certes un rôle de prévention et contribuent à nous protéger de dangers, mais elles se présentent souvent sous la forme de soucis infructueux.

Puis il existe les pensées motivantes ou alors décourageantes - souvent le dernier cas de figure s'applique quand nous nous parlons à nous-mêmes. Alors que nous avons la plupart du temps une parole encourageante pour autrui lorsque cette personne se trouve en situation de doute ou d'échec, les pensées que nous avons à notre propre égard sont fréquemment très négatives voire auto-destructrices. 

Toutes ces pensées indésirables envahissent notre cerveau en permanence, sans que nous en soyons conscients, et il est difficile de détecter leur origine parfois - elles proviennent souvent de très loin, de ce que d'autres nous ont dit, de ce qu'on a lu, entendu, de croyances (souvent fausses) que nous avons à notre propre sujet et au sujet du monde qui nous entoure.

Méditer, c'est justement évacuer toutes ces pensées, créer le vide dans sa tête, et ressentir la paix dont beaucoup d'entre nous avons bien besoin. Quitter sa tête et rentrer dans son corps, vraiment, et ainsi rentrer vraiment dans le moment présent.  Voilà le but (si votre but, c'est d'être plus calme, plus heureux, et plus vous-même)

Déplacer notre attention de notre esprit à ce qui se passe dans notre corps, si souvent négligé dans nos quotidiens effrénés. Combien de fois faisons-nous trois choses à la fois, poussées par cet ordinateur archi-puissant qu'est notre cerveau, sans plus vraiment prêter attention à notre corps, et donc à notre personne?

Voici un petit début facile et quelques astuces pour atterrir dans le moment présent ET commencer à méditer.

Où que vous soyez, trouvez une sensation de votre corps (et non pas une pensée) qui vous est agréable et savourez-la. ça peut être le goût d'un aliment que vous êtes en train de manger, la musique que vous écoutez dans la voiture, la texture moelleuse d'un tapi sur lequel vous êtes assis pieds nus... Concentrez-vous sur cette sensation, et uniquement sur cette sensation. Fermez les yeux si c'est possible (pas en conduisant, évidemment), et inspirez profondément. Puis expirez (en essayant toujours d'expirer plus longtemps que vous n'inspirez, p.ex. vous inspirez sur 4 temps et vous expirez sur 8-vous pouvez également insérer un moment de 'pause' entre inspiration et expiration)

Commencez par une méditation guidée (appli Calm, Jason  Stephenson sur youtube, la chaîne Great Meditation) et utilisez un mantra si vous en ressentez l'envie - cela permet de se sentir moins rebuté par le silence et le vide ou bien juste par l'impression de "ne pas savoir quoi faire". C'est en effectuant quelques méditations guidées (parfois dans le but de m'endormir, ou alors de calmer mon anxiété) que j'ai pris conscience qu'il ne s'agit pas de "bien faire", que méditer, justement, ce n'est pas "faire", ce n'est pas "réussir" (ou échouer)... méditer, ce n'est rien d'autre qu'être. Et si c'est une perspective qui vous donne le vertige par sa simplicité déroutante, asseyez vous en tailleur, allongez-vous sur votre lit ou prenez la position que vous préférez, et laissez vous guider. J'ajouterais qu'il existe des méditations guidées sur toutes les thématiques possibles et imaginables.  (Harry Potter, quelqu'un?)

Continuez même si le rythme vous paraît très, très lent. Il se peut très bien que votre esprit se révolte dès les premières minutes contre la lenteur de l'exercice. Si vous êtes habitués à être productifs, à faire toujours plus, à être efficaces, se prêter à une activité aussi lente de nature peut être frustrant. Au début. Patience. 

Si les pensées envahissent votre esprit, cela ne veut pas dire qu'il faut jeter l'éponge. En fait, rien de plus normal. Laissez passer les pensées, considérez-les sans jugement, comme des nuages qui traversent le ciel, ne vous y attardez-pas, laissez-les partir en ramenant encore et encore votre attention sur votre respiration, votre corps, la musique ou la voix de la personne qui parle, sur votre mantra - et surtout sur le moment présent.

Je vous laisse avec cette petite citation:

"15 minutes de méditation par jour, c'est essentiel. Si vous êtes trop occupé(e), vous aurez plutôt besoin d'une heure."  C'est contre-intuitif, mais plus on sent qu'on n'a même pas 5 minutes pour se poser, plus il est primordial de se les accorder (que ce soit en méditant ou en faisant autre chose - tant qu'on s'accorde vraiment du temps pour soi)