« La
lumière s’Ă©veille Ă l’Orient du monde/
Elle
s’Ă©panouit en gerbes, elle inonde… »
J’ai aperçu
cette citation au bord du Lac de Cilaos. Elle est tirée du poème Le Piton des Neiges écrit par Leconte de
Lisle qui est nĂ© sur l’Ă®le de la RĂ©union en 1818. Les mots du poème ornent en
bribes le contour du lac.
Je ne
connaissais pas ce poème et n’ai pas reconnu son auteur, pourtant le caractère
sublimement poétique de ces lambeaux de phrases a retenu tout de suite mon
attention. Des touristes faisant comme nous le tour du lac ont remarquĂ© qu’il
s’agissait sĂ»rement des mots de quelque RĂ©unionnais ayant bu une Dodo (la bière
locale) de trop. En réalité ce poème transcrit la fascination du petit paradis
terrestre qu’est l’Ă®le de la RĂ©union.
On y
vit, comme l’indique le Guide du Routard,
littéralement sur des charbons ardents, puisque le volcan piton de la Fournaise
reste bien actif et que ses effusions sont assez récentes (les dernières
remontant Ă 2010). Quelle chance pour ceux qui, après l’Ă©ruption, ont pu
observer les coulĂ©es de lave se dĂ©verser dans l’ocĂ©an ! Contrairement Ă
des volcans comme le VĂ©suve, il s’agit d’un volcan effusif, ou volcan rouge, en d’autres termes d’un
gentil monstre avec lequel on peut cohabiter.
Les dangers qui restent finalement assez hypothĂ©tiques fascinent nĂ©anmoins, tout comme on peut se plaire ici Ă considĂ©rer la prĂ©sence de requins tout près du littoral tout en sachant qu’en prenant quelques prĂ©cautions de base, nous sommes Ă l’abri d’attaques (celles-ci ont bel et bien lieu, une fois par an en gĂ©nĂ©ral, et prennent pour cible surtout des surfeurs et la plupart du temps des personnes n’ayant pas respectĂ© les consignes de sĂ©curitĂ©)
Les dangers qui restent finalement assez hypothĂ©tiques fascinent nĂ©anmoins, tout comme on peut se plaire ici Ă considĂ©rer la prĂ©sence de requins tout près du littoral tout en sachant qu’en prenant quelques prĂ©cautions de base, nous sommes Ă l’abri d’attaques (celles-ci ont bel et bien lieu, une fois par an en gĂ©nĂ©ral, et prennent pour cible surtout des surfeurs et la plupart du temps des personnes n’ayant pas respectĂ© les consignes de sĂ©curitĂ©)
Cette
histoire de dangers hypothétiques
s’applique aussi Ă notre projet de vol en ULM : Le weekend dernier, le
pilote de la compagnie avec laquelle nous devions voler Ă dĂ©calĂ© notre vol Ă
cause des conditions météorologiques peu adaptées. Une autre compagnie, moins
raisonnable, n’a pas voulu annuler les vols prĂ©vus pour cette journĂ©e et, suite
à la visibilité réduite, cela a fini en crash. Donc, encore une fois, danger
hypothétique puisque nos pilotes restent vigilants malgré la perte économique
que signifient des journées sans voler pour eux. Ceci nous procure un vrai sens
de l’aventure.
***
Depuis
le piton de MaĂŻdo, nous contemplons le cirque de Mafate, un des trois cirques qui se sont formĂ©s sur l’Ă®le. Le
cirque de Mafate est accessible uniquement Ă pied (de longues heures de
randonnée) ou via hélicoptère ; stupéfaction de contempler depuis le
promontoire le panorama et d’imaginer la vie de ces quelques centaines
d’habitants coupĂ©s du monde et mĂŞme du reste de leur Ă®le…
***
Ayant
commencé à Saint-Leu, sur le littoral, nous explorons désormais les montagnes
réunionnaises depuis Cilaos, qui ressemble à un village suisse sans les
stations de ski - en fait on a l’impression de dĂ©couvrir une Suisse Ă palmiers
alors que sur la cĂ´te Ouest on dĂ©couvrait une CĂ´te d’Azur exotique. Les forĂŞts
qui commencent ici font penser Ă une jungle et nous rappellent que nous nous ne
trouvons pas trop loin de l’Ă©quateur. D’autant plus que c’est l’hiver (austral)
et qu’il fait 25° degrĂ©s…
Les
différentes balades (vers la Roche
Merveilleuse, la cascade du Bras
Rouge, l’Ă®let-des-Cordes…)
m’amènent Ă songer que si l’accueil que nous a rĂ©servĂ© le littoral a Ă©tĂ©
chaleureux, l’exploration de l’intĂ©rieur de cette Ă®le (avec ses hameaux Ă©pars)
qui ne nous a rien demandĂ© nous met en contact avec l’âme de la RĂ©union.
***
Dîner
table d’hĂ´te dans la Plaine des palmistes (les palmiers, dont on mange le cĹ“ur
– le chouchou - sont appelĂ©s ainsi) Nous
étions huit, dont un militaire de la marine, la conversation était animée, nous
étions les seuls à si peu connaître la Réunion et nous avons beaucoup écouté,
il a Ă©tĂ© question de l’isolement de certains villages, de l’escalade ardue du
Piton de Neige et de la disparition rĂ©cente d’une personne en montagne Ă Mafate
(les recherches viennent d’ĂŞtre lancĂ©es)
***
Par la suite, le Sud sauvage nous a enchantĂ©s, les 4 Ă©lĂ©ments naturels semblent fonctionner en osmose, la terre (arrosĂ©e frĂ©quemment par la pluie qui fait pousser les plantes tropicales) mi-brĂ»lĂ©e par la lave, mi-verdoyante et un air pur rĂ©miniscent d’explosions spectaculaires. Un volcan qui crache son feu dans la mer et sous la pluie…
Les jolis points de vue se multiplient dans le Sud Sauvage en partant de Sainte-Rose : les coulĂ©es de lave des diffĂ©rentes annĂ©es qui se sont dĂ©posĂ©es, en se superposant parfois, l’une Ă cĂ´tĂ© de l’autre ; la Grande Ravine, la vue sur le cirque de Salazie depuis la forĂŞt de BĂ©bourt… En passant par l’Ă©glise Notre-Dame-des-Laves, devant laquelle une coulĂ©e de lave s’est arrĂŞtĂ©e comme par miracle en 1977 en se fendant en deux coulĂ©es qui ont contournĂ© l’obstacle. Acte divin d’après les uns, lois du volcan d’après les autres…
***
Regret de ne pas ĂŞtre partie en ULM, j’aurais aimĂ© m’envoler comme un oiseau et planer au-dessus des quatre coins de cette Ă®le Ă laquelle je me suis attachĂ©e, me glisser dans ses recoins cachĂ©s et reconnaĂ®tre les chemins parcourus, moi qui d’habitude confonds routes et paysages…
Regret de ne pas ĂŞtre partie en ULM, j’aurais aimĂ© m’envoler comme un oiseau et planer au-dessus des quatre coins de cette Ă®le Ă laquelle je me suis attachĂ©e, me glisser dans ses recoins cachĂ©s et reconnaĂ®tre les chemins parcourus, moi qui d’habitude confonds routes et paysages…
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Crépuscule
d’une lune de miel magique Ă l’hĂ´tel Iloha, le voyage se termine comme une
longue journĂ©e ensoleillĂ©e…
Safari-bateau,
nous avons vu deux dauphins et des baleines accompagnées de leurs baleinaux
qu’elles mettent bas près du littoral en gĂ©nĂ©ral pour ensuite leur apprendre Ă
nager…nous avons apprĂ©ciĂ© le respect des membres d’Ă©quipage envers les animaux
et le fait qu’ils ont su nous faire partager leur passion pour la mer.
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Aujourd’hui
j’ai pu faire du parapente, j’ai Ă©tĂ© portĂ©e par les courants et bercĂ©e sans
jamais que ce soit de nature Ă me faire peur.