Enfant, j’avais la tĂŞte dans les nuages et le nez dans les livres.. Aimer
Ă lire, c'est faire un Ă©change des heures d'ennui contre des heures
délicieuses. (Montesquieu)
Très tôt il était clair pour moi que je ferais des études littéraires.
C’est lorsque j’ai mis pour la première fois les pieds Ă Paris, que j’ai dĂ©clarĂ©, du haut de mes dix ans, qu’un
jour je viendrais faire mes études ici, dans la ville des Lumières! Depuis
longtemps dĂ©jĂ j’avais Ă©lu le français comme langue de coeur, comme langue
de remplacement, pour ainsi dire, ne pouvant trouver assez de mots dans ma langue maternelle pour Ă©crire mes propres
textes. Bien que par la suite, j’aie Ă©galement dĂ©veloppĂ© un fort attachement Ă
la langue anglaise, j’ai fini par rĂ©aliser mon rĂŞve d’enfant: suivre des cours
de littérature à la Sorbonne.
Je me
souviendrai toujours d’une poignĂ©e de professeurs qui savaient dĂ©nicher
l’humour dans les longues phrases de Proust ou Ă©clairer les parallèles entre
tel auteur français et tel autre qui Ă©crivait dans une autre langue. L’amour de
la langue française ne m’a jamais quittĂ©e, mais c’est surtout la passion pour
les textes, véhicules puissants de la pensée et des émotions humaines, qui a
laissé dans mon esprit une empreinte indélébile.
A mon retour de Paris, j’avais, comme tous les
Ă©tudiants, mĂ»ri et changĂ© aussi, et l’idĂ©e a commencĂ© Ă fleurir dans mon esprit
que je pourrais, qui sait, transmettre ce goût pour la langue française, pour
la littérature, mais aussi cette universalité de la langue littéraire aux
Ă©lèves. Et quand je dis littĂ©rature j’entends aussi, entre autres, littĂ©rature
de jeunesse: Quelle joie d’entendre les Ă©lèves rire Ă la lecture de Simple de Marie-Aude Murail parce
qu’ils apprennent Ă s’attacher Ă un personnage Ă travers les mots tracĂ©s sur
une page blanche!